Hugo Kriegel
Horloge 1440
L'économie du temps libre
Exposition à Sorbonne Artgallery
du 27 mars au 15 avril 2023
en partenariat avec le MAVI (Master in Arts & Vision de l’EAS –Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne) et l’AMAVI (Association des Alumni du MAVI).
Vernissage le 27.03.2023 à 7:00 PM

L'artiste
Hugo Kriegel est un artiste plasticien français, né en 1984 à Paris. Voyageant entre Paris et La Réunion, après avoir entamé des études à l'École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris, il intègre le célèbre programme Paris-New York du Master International de Création de Paris 1 Panthéon-Sorbonne (MAVI- Ecole des Arts de la Sorbonne), où il a développé une approche multidisciplinaire de l'art. Connu pour ses interventions in situ de street art qui mêlent peinture, collages, installations et vidéo, il a réalisé des projets artistiques dans de nombreux pays, de Paris à New York en passant par Tokyo et a depuis exposé son travail dans des galeries d'art contemporain à travers le monde. Sa réflexion artistique se concentre principalement sur le temps, la valeur, ainsi que leur mesure, qu’il explore à travers son rapport au travail.
Depuis plus de douze ans, Hugo Kriegel explore la relation entre l’utilisation du temps libre et celle du temps de travail à travers son projet phare Horloge 1440. Ce projet ambitieux vise à créer une horloge complète et fonctionnelle de 24 heures, en se basant sur le nombre de minutes que comporte une journée (1440). Loin d’être uniquement une expérience graphique, ce projet relève principalement d’un défi audiovisuel qui vise à conserver les performances de création de chaque « minute » afin d’en faire un film dans lequel un ruban défile au gré du temps. Chaque minute qu’il dépeint par différents moyens et supports marque le moment où il a commencé le premier acte de son processus créatif, l’instant du premier coup de rouleau.
Dichotomie temps libre et temps de travail
S’il est parfois question de doutes face à la grandeur de ce projet et l’incertitude de le finir, il n’est en rien une perte de temps. Hugo Kriegel, en travaillant uniquement sur son temps libre, marque la dichotomie entre temps libre et temps de travail. Cette vision à l’échelle d’une vie est d’autant plus intéressante qu’elle incarne parfaitement la thématique de recherche de l’artiste. La notion de travail est ici intrinsèquement liée à l'idée de production et de rémunération. À l’inverse, le temps libre incarne pour tous le moment où il nous est permis d’agir à notre guise, pour notre bien-être, sans notion d’argent. Cependant la frontière entre temps libre et temps de travail n’est pas une séparation binaire et semble bien s’estomper au gré des interventions in situ de l’artiste. Hugo Kriegel questionne donc le dosage et le sens du temps accordé à notre vie, ce qui nous renvoie à notre propre aliénation au temps.
L’économie du temps libre
Le travail de Kriegel s’articule particulièrement sur la notion d’économie du temps libre selon deux axes principaux : il y a toujours des frais derrière le temps libre et il ne peut y avoir de dépense de temps inutile car la valeur de l’effort n’est jamais vaine.
S’il n’est pas question de rémunération dans le temps libre, ce travail artistique met en contraste une dimension humaniste, en marge du cadre légal qui régit la cité. Grâce à la participation active des passants ou de participants à l'œuvre d'art (hébergement, soutien moral et financier, propositions de lieux, ...), Kriegel met en avant l'idée d’«esthétique relationnelle » de Bourriaud selon laquelle l'art ne doit pas être simplement une expérience visuelle ou esthétique mais plutôt une expérience sociale qui engage directement le participant. Ainsi en mutualisant les efforts de chacun dans ce projet, l’artiste produit un véritable système qui engendre une valeur, une symbolique humaine.
Toutefois la philosophie du projet se heurte parfois à la dureté des arrestations, entraînant alors les véritables dépenses exceptionnelles que sont la perte pécuniaire résultant des amendes et, surtout, la perte de précieuses minutes transformées en heures.
Le Temps est une énergie, une ressource en constante disparition et non récupérable. Nous en conservons avant tout le souvenir, ce qui implique que ce temps constitue un élément fondamental de notre expérience de vie. Il est donc important de le dépenser de manière significative. Ainsi, l’économie du temps libre, telle que vécue et proposée par Kriegel, incite le spectateur à dépenser le temps du mieux possible, lui instillant ainsi une valeur précieuse que l’artiste tente d’immortaliser au travers de son projet colossal et inspirant : Horloge 1440.
Documentaire sur le projet de l'Horloge 1440 de l'artiste Hugo Kriegel.
Trajectoire 1440 - film en cours de création
https://vimeo.com/379595604/80e7daebfa
Réalisation et image : Samuel Fleury et Hugo Kriegel
Montage : Samuel Fleury
Accès sur présentation du PASS ACCÈS

La Sorbonne Artgallery souhaite remercier ses partenaires
