
Kosmos
Hervé Saint Hélier
À l’heure de l’entrée au Panthéon de notre collègue le Professeur des Universités Robert Badinter, nous poursuivons notre programme de l’année et lui dédions notre nouvelle exposition.
Intitulée Kosmos et réalisée par l’artiste Hervé Saint-Héllier, cette exposition convoque des constellations de toutes formes.
Les tirages photographiques exposés à Sorbonne Artgallery, réalisés dans le secret de l’atelier de l’artiste, nous évoquent dans un premier temps Mallarmé et le potentiel évocateur qu’une image peut parfois accompagner lorsqu’elle parvient à nous rapprocher un tant soit peu de « la puissance du ciel étoilé ». Cette forme d’élévation rappelle non seulement certains travaux liés autant à la poétique de la matière céleste qu’à ce que vivent au quotidien les artistes et chercheurs qui tentent parfois de figurer l’infigurable, y compris les scientifiques qui naviguent dans le monde de l’imagerie jusqu’à acquérir la capacité de transformer une image de pensée en photographie (question également au cœur de certaines réflexions liées aujourd’hui à l’IA). Le travail de Saint-Hélier
nous évoque en contre-point des méthodes de recherche situées à la croisée de l’astronomie, de la chimie et de la biologie.
Il ouvre des perspectiveses sur ce que signifie être vivant ici, sur Terre. Un mariage subtil entre précision scientifique et narration photographique accompagne au quotidien le geste de l’artiste et captive notre imagination.
Les images de Saint-Hélier utilisent la puissance de la narration visuelle pour donner vie à nos propres découvertes et rendre un certain savoir onirique enfouis en nous immédiatement accessible, à l’image d’un voyage qui deviendrait aussi instructif qu’émotionnel. Se joue alors une alliance entre la logique et l’émotion, entre rigueur scientifique et imagerie poétique. Nous adoptons alors inconsciemment une forme de compréhension innovante du territoire, la même qui a consisté pour le géographe visionnaire Jean Gottmann le socle de travaux ayant contribué à façonner notre compréhension des paysages urbains. Bien plus qu’un simple cartographe de l’imaginaire du cosmos Saint-Hélier capture la complexité des imaginaires des villes à travers ses photographies. Il transcende les frontières en offrant une perspective unique sur l’urbanisme, une géographie multiscalaire et cosmique de nœuds et de réseaux, informée par la projection lumineuse et imaginaire des peuples qui la partagent en tant qu’habitat commun.
« Dans Kosmos, aucune géométrie. juste des étoiles. Mon travail est réalisé à base d’énergie électrique que je compose dans une gestuelle empirique et phénomènologique. Dans mon fort intérieur je travaille en relation directe avec la réalité des grandes métropoles du monde qui se manifestent mentalement depuis un espace figuré. Cette altérité m’échape et je ne perçois plus que des lumières et des lucioles qui cartographient une forme de vision de la Terre depuis l’espace que j’habite. La constellation telle que je la conçois est comme un retournement du réel où la densité lumineuse mise en mouvement me questionne autant qu’elle nous implique tous en livrant une part de l’humanité céleste.» H.S-H
Né en France en 1969, Hervé Saint-Hélier débute comme photojournaliste de presse jusqu’en 1989, date à laquelle il décide de se consacrer entièrement à l’art. Au fil de ses voyages à travers le monde, Saint-Hélier capture la beauté naturelle des détails et la singularité des voyageurs rencontrés. Sous son objectif, des scènes de la vie quotidienne se transforment en compositions abstraites et poétiques. Exposé dans de nombreuses collections européennes et américaines, Saint-Hélier poursuit son œuvre tout en vivant actuellement à Paris. Ses errances photographiques ont fait l’objet d’une exposition intitulée « Voyage » à la galerie Marlborough Graphics à New York en 2008. Abstraction, cosmos, ambiances urbaines, portraits, autant de sujets traités par Hervé Saint Hélier photographe français de renom, qui de voyages en voyages compose une œuvre riche. Hervé Saint-Hélier est représenté par la Marlborough Gallery à New York.