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 LE MERIDIEN CLIMATIQUE 

OLGA KISSELEVA, LABOFACTORY
ART ORIENTÉ OBJET
OLAFUR ELIASSON
INGOLD AIRLINES
WEN FANG
       BACSAC
• BARBARA PORTAILLER
                    • JEAN-LUC VILMOUTH
                 • BENJAMIN SABATIER
              • LUCY + JORGE ORTA
• TOMÁS SARACENO
• TARYN SIMON

Exposition du 21 au 30 octobre 2015
Commissariat d’exposition. Inaugurée par la Ministre de l’Environnement Madame Ségolène Royale

Introduction 

Yann Toma 

De plus en plus d’artistes réagissent et entendent travailler durablement contre l’intensification du dérèglement climatique. Investis par un engagement profond pour la préservation de la nature, ils tentent de convoquer les forces invisibles qui nous environnent afin que notre perception se modifie. Le « méridien climatique » est un demi-cercle imaginaire tracé sur le globe terrestre et reliant les pôles géographiques. Toujours en mouvement, il symbolise autant le réchauffement climatique que la limite intangible de nos capacités à inverser la tendance des changements à l’œuvre, du fait de l’activité humaine.

S’interrogeant directement sur ce que l’activité humaine porte en elle de conséquences catastrophiques pour la planète, les pratiques artistiques entendent aujourd’hui incarner une certaine idée du changement par une pratique artistique du lien. Il est désormais question d’inviter l’individu à accompagner les mutations sociales et solidaires au sein de pratiques résolument tournées vers notre environnement immédiat. L’œuvre d’art, au contact des enjeux climatiques, questionne et investit l’individu dans une accélération des solutions à donner.

Franchissant continuellement les méridiens par sa pratique critique de l’espace de création, l’artiste nous invite à prendre conscience de nos facultés autant qu’à réveiller la communauté mondiale sur les enjeux sociaux liés aux mutations climatiques en cours.

Artistes et chercheurs, ils investissent aujourd’hui le centre Panthéon Sorbonne et entendent questionner les grands enjeux environnementaux contemporains, participer à l’émergence de nouveaux comportements collectifs envers la nature au sein même de nos villes, envisager l’art comme vecteur de lien social dans un moment où une activité revendiquée comme disruptive semble prendre forme aux quatre coins du globe.

ART ORIENTÉ OBJET

Marion Laval-Jeantet, artiste, et Benoît Mangin, metteur-en-œuvre, placent l’écologie, comprise comme la science interrogeant nos conditions d’existence, au cœur de leur démarche artistique. Depuis 1991, ils travaillent l’installation, la performance, la vidéo et la photographie autour du thème du Vivant. Ce qui les conduit à aborder aussi bien la biologie, que les sciences du comportement (psychologie et éthologie, d’où la forte présence animalière dans leur travail), l’écologie ou l’ethnologie dans des créations poétiques, autant politiques que visionnaires. Leur souci écologique les porte à produire des œuvres où le caractère artisanal est revendiqué et le recyclage habituel, leur octroyant un caractère de bricolage de haute volée. Pour eux, la notion de recyclage va jusqu’au recyclage des idées éprouvées, qu’ils ont définies comme ready-thought dès le début de leur collaboration.

Art Orienté Objet, La chute, 2009, 124 × 160 cm (série du projet Unrooted Tree).

Art Orienté Objet a mené le projet Unrooted Trees dans une forêt primaire africaine en pleine déforestation. Marion Laval-Jeantet et Benoît Mangin ont suivi, filmé et photographié la coupe de grands arbres par des compagnies forestières, et les conséquences environnementales de cette exploitation, tout en écoutant les autochtones, les Pygmées Baka, qui témoignaient de la destruction vertigineuse de leur environnement. Les zones forestières africaines sont devenues

des zones de non-droit dangereuses où le cataclysme écologique conduit au drame humain. L’ensemble de ce projet, qui témoigne des étapes de transformation de la forêt native en forêt de palmiers à huile, joue sur une esthétique à la fois pathétique et grandiose. Il a été exposé dans de grandes villes côtières africaines pour donner à voir un phénomène dont elles n’ont généralement pas pris conscience.

Art Orienté Objet, Résilience, 2009, 124 × 160 cm (série du projet Unrooted Tree).

BACSAC

BACSAC est né en 2009 d’une rencontre entre un designer passionné de nature, Godefroy de Virieu, et deux paysagistes impliqués dans le retour de la nature en ville, Virgile Desurmont et Louis de Fleurieu. Ensemble, ils inventent un nouveau type de contenants souples en géotextile. BACSAC est une entreprise artiste qui allie esthétique et intelligence de l’usage à travers un projet qui permet aux citadins de cultiver la terre, participant à la réintroduction de la nature dans la ville. BACSAC fait retrouver ou découvrir le plaisir d’avoir la nature à portée de main. Dans un but écologique et social, BACSAC équipe actuellement trois cents écoles de la ville de Paris en potagers vivriers où les enfants prennent conscience de la réalité de ce qu’ils mangent.

« La ligne végétale ou comment la terre dégage du bonheur » participe de cet esprit de relation à l’autre. Dans la cour d’honneur du centre Panthéon, BACSAC implante un potager participatif que tous les membres de l’université alimentent au fil de la semaine durable. Incarnée par l’implantation et l’animation de ce potager au cœur de l’activité d’un centre universitaire, la « ligne végétale » symbolise la possibilité de créer et d’entretenir des jardins et des potagers à l’infini, ensemble. Elle présente un nouveau type de jardin, un lieu de sensation, un lieu de parfums combinant jardins à la française, labyrinthe, jardin en permaculture, jardin Manda- la. Cette œuvre illustre aussi le lien entre art, environnement, économie et politique.

BACSAC, La ligne végétale ou comment la terre dégage du bonheur, vue d’ensemble, potager participatif, dispositif BACSAC, terre, plantes, 2015.

OLAFUR ELIASSON

Olafur Eliasson (né en 1967, a grandi en Islande et au Danemark, vit et travaille à Copenhague et Berlin) combine l’art et la science pour explorer notre relation à l’espace, au temps et à la perception. Pour lui, l’art joue un rôle crucial dans nos façons de penser le monde en action. Son travail illustre la puissance des efforts de collaboration, et son art est aussi à l’aise dans les musées, dans l’espace public, que dans la vie quotidienne. Sa pratique de l’art ne se limite pas aux musées et aux galeries, elle touche une sphère beaucoup plus vaste à travers des projets architecturaux et des interventions dans l’espace public. Le Studio Olafur Eliasson regroupe aujourd’hui plus de quatre-vingts artisans, chercheurs, architectes, historiens de l’art et cuisiniers.

Little Sun, né de la collaboration de l’artiste avec l’ingénieur Frederik Ottesen, prend position dans l’université et devient accessible aux étudiants, enseignants et personnels administratifs qui ont ainsi l’occasion de participer à une entreprise sociale et un projet global. Little Sun offre une lumière propre, fiable et abordable pour 1,2 milliard de personnes hors réseau électrique et touchées par le changement climatique et la désertification. Little Sun apporte une solution alternative aux éclairages traditionnels telles les lampes à pétrole, au combustible onéreux et toxique, ou bien au feu de bois qui accroît la

désertification. Le projet a officiellement vu le jour en juillet 2012 à la Tate Modern de Londres. Près de 300 000 Little Sun ont déjà été vendus à travers le monde, la moitié à destination de régions dépourvues d’électricité, l’autre moitié dans les pays du Nord, où l’achat soutient la vente de Little Sun à prix plus abordable au Sud. Au printemps 2016 sera lancé Little Sun Charge, qui permettra la recharge d’un téléphone portable, lien social et économique désormais vital dans les pays du Sud.

Olafur Eliasson, Little Sun, 2012
Photo: Merklit Mersha © 2012 Little Sun

WEN FANG 

Depuis douze ans, le travail de l’artiste chinoise Wen Fang (née en 1976 à Pékin, Chine) apporte une profonde réflexion sur les grands enjeux sociaux et environnementaux. Artiste de renommée internationale, elle est régulièrement exposée en Chine, en France mais aussi en Corée ou en Italie, dans les galeries et fondations les plus prestigieuses. Diplômée de l’université d’Arts de Pékin et de l’ENS Louis-Lumière en France, elle place l’humain et la nature au cœur de ses créations. Elle part du principe que « la personne que nous pouvons vraiment sauver est nous-même ». Forte de ce constat, elle propose d’être actrice du changement. Elle agit sur les thèmes du droit des femmes, de la maladie, des enfants orphelins, et met également l’accent sur l’environnement.

Wen Fang, Noodle, porté et créé par Jolly Jumper, photographié par Joel Ramello, La Réunion, 26 août 2015, plantes, tissus, bouchons, plumes.

Wen Fang est à l’origine du projet Maskbook lors du Conclave des 21 à la Gaieté Lyrique fin novembre 2014. Elle fait partie des 21 (un collectif d’artistes, entrepreneurs sociaux et jeunes leaders du climat et de l’environnement de douze pays différents) de l’association Art of Change 21 créée par Alice Audouin en 2014.​Wen Fang est engagée sur le projet Maskbook de Paris à Pékin. Elle lancera le projet Maskbook en Chine début octobre grâce à une page WeChat dédiée et les premiers ateliers à Pékin lors de la Beijing Design Week. Elle y animera les ateliers Maskbook. Un événement de lancement aura lieu à Pékin le 6 octobre, avec le soutien de l’ambassade de France. Wen Fang sera également à Paris pendant la COP21 dans un espace au Grand Palais lors de Solutions COP21.

Wan Fang, Green Mouse, porté et créé par Alma Molsted Andersen, photographié par Joel Ramello, Danemark, 26 août 2015, tissus et plantes.

INGOLD AIRLINES

Ingold Airlines est une entreprise artiste créée en 1982 par Res Ingold. Ce n’est pas seulement un transporteur aérien ou une entreprise d’affaires banale, c’est une attitude intellectuelle et une conviction intime. Pour Ingold Airlines, le vol représente plus que le simple processus corporel réel, il implique aussi des idées, c’est-à-dire un composant immatériel. Ingold Airlines s’engage entre autres pour le développement d’un réseau mondial d’observation du trafic aérien illimité des oiseaux. Les oiseaux migrateurs ont des mœurs qu’ils transmettent d’une génération à l’autre. Les changements environnementaux influencent les habitudes et les comportements des oiseaux ainsi que leurs plans de vol. De nombreuses espèces préfèrent les couloirs urbains où ils trouvent des sources de nourriture et des gîtes largement plus confortables que dans la nature sauvage.

Ingold Airlines, Observatoire et biotope pour des oiseaux et papillons, 12 colonies d’abeilles, installation en aluminium, illumination, annonces acoustiques, signaux pour la sécurité aérienne, école de pilotage pour les jeunes oiseaux, dimensions variables.

Le réseau des Ornithoports tient compte de cette réalité et coopère avec des partenaires engagés dans le monde entier pour soutenir les besoins des espèces volantes à une époque où le climat est bouleversé. ​Les Ornithoports consistent en des zones de contrôle avec des pools de service pour le soutien de l’atterrissage, le décollage et la fourniture générale des oiseaux et d’autres espèces volantes. La conception des systèmes s’appuie sur les dernières connaissances de l’ornithologie et sur la protection de la nature. Les Ornithoports appliquent les directives internationales et les accords pour la sécurité aérienne. Les Ornithoports sont dirigés par des opérateurs locaux, qui possèdent une concession Ingold Airlines valide et qui acquièrent une licence de gestion indépendante pour aéroport d’oiseaux. Les montants de la concession dépendent de la classification et l’approbation de la compagnie.​

 

www.ingolduniversal.com

Ingold Airlines, Internationaler Vogelflughafen auf dem Dach der BundeskunsthalleAéroport international d’oiseaux sur le toit de la galerie d’art et expositions de la République fédérale allemande, Kunst- und Ausstellungshalle der BRD, Bonn, été 2011-hiver 2013.
Kuratiert von Stephan Andreae.

OLGA KISSELEVA, LABOFACTORY

Dans le cadre de l’exposition Le Méridien climatique, Olga Kisseleva invite Labofactory pour la création in situ 2080.


Olga Kisseleva est artiste-chercheur. Elle enseigne l’art contemporain et dirige l’équipe Art&Sciences à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Labofactory est un groupe artistique expérimental, créé en 2005 par Jean Marc Chomaz, artiste-chercheur et professeur à l’École Polytechnique, Laurent Karst, architecte-designer, professeur à l’ENSA de Dijon.

L’installation et la performance 2080, créées initialement à Amsterdam par Labofactory, où l’oxygène de l’air devient tangible, nous donne à ressentir la fugacité de l’atmosphère. L’homme a compris la non-pérennité de l’air depuis l’invention du vide et de la pression atmosphérique par Blaise Pascal. L’idée de non-pérennité de la part d’oxygène qui compose l’air n’est pas encore entrée dans la conscience collective, car paradoxalement l’oxygène n’est pas encore perçu comme une ressource non durable et aucun pays n’a encore proposé d’en taxer la consommation.

Seules les multinationales comme Air Liquide qui commercialisent ce bien commun, comprimé ou liquéfié, se posent la question de son économie durable ainsi que de l’épuisement de sa capacité de régénération que pourrait induire le développement de nouveaux procédés de production d’énergie ou l’affaiblissement de la vie dans les océans. 2080 part de la constatation que si l’ensemble de l’atmosphère était liquéfié alors la planète serait recouverte d’une couche de 2 080 mm d’oxygène liquide, à peine plus que la taille d’un humain.

2080, installation et performance par Labofactory sur l’invitation de Olga Kisseleva.

LUCY + JORGE ORTA

Lucy Orta (née en 1966 à Sutton Coldfield, Royaume-Uni) & Jorge Orta (né en 1953 à Rosario, Argentine) fondent le Studio Orta en 1991.

Le projet « Antarctica » concerne les problèmes relatifs à l’environnement, la politique, l’autonomie, l’habitat, la mobilité et les relations humaines. L’Antarctique connaît les conditions climatiques des plus hostiles : c’est l’endroit le plus froid sur terre, avec des températures allant jusqu’à – 80°. Le continent, qui n’a aucune habitation permanente ni population originelle, contient le désert de glace le plus vaste au monde. Mais c’est une magnifique réserve naturelle dont les glaciers représentent 80 % de l’eau pure de la planète. C’est la seule région neutre du monde.

Lucy + Jorge Orta, Antarctica World Passport (Passeport International Antarctique), 2008-2015.
Édition 40 000 exemplaires.
Inscription en ligne : www.antarcticaworldpassport.com

Pour Lucy + Jorge Orta, l’Antarctique incarne l’utopie : un continent dont le climat extrême nécessite entraide et solidarité, indépendance de la recherche, partage et collaboration pour le bien de la planète. Lieu de blancheur immaculée, il concentre tous les souhaits de l’humanité pour diffuser un message d’espoir aux générations futures.La sculpture Village de délivrance du Passeport Universel Antarctique invite les visiteurs à enregistrer leur demande pour le Passeport Universel Antarctique et à devenir membres de la Communauté Antarctique Mondiale, en croissance permanente [www. antarcticaworldpassport.com]. Avec plus de 40 000 exemplaires aujourd’hui en circulation, le Passeport Universel Antarctique incarne parfaitement la notion d’« Esthétique en fonctionnement ». L’objectif de cette œuvre est en effet de mobiliser les citoyens de la planète pour protéger l’Antarctique, agir contre le réchauffement climatique et lutter pour la paix.

Lucy + Jorge Orta, Antarctica World Passport - Mobile Delivery Bureau, 2008, Diptyque fenêtre sur le monde, photographie laminé lambda, échantillons en bouteilles. Bureau et chaise. Assemblage d’étagères en bois avec : bouteilles en plasma, fragments de vêtements, flacons, trousse de premiers secours, couvertures en laine, valise des passeports, flotteurs, ustensiles divers en aluminium et pots, murs de timbres en pochoirs, 180 h × 180 × 80 cm.

BENJAMIN SABATIER

Benjamin Sabatier (né en 1977 au Mans, France) est représenté par la galerie Catherine Issert (Saint Paul) et Snap Projects (Lyon). Qu’il taille des crayons pendant trente-cinq heures, crée la structure de production d’œuvres en kit IBK, s’empare de l’histoire ouvrière et militante de Besançon ou déploie une œuvre sculpturale marquée par une esthétique du chantier, Benjamin Sabatier interroge de manière récurrente le concept de travail, qui fonctionne comme étalon dans une démarche cherchant avant tout à inscrire l’art dans un contexte socio-économique plus large. Son vocabulaire artistique se compose de matériaux bruts et facilement accessibles, brique, béton, ustensiles de bricolage, carton, scotch, etc. qu’il manipule dans le cadre de processus de fabrication extrêmement simples et lisibles, évacuant toute référence au geste héroïque du sculpteur au profit d’une certaine littéralité où se révèle au premier regard le fonctionnement de l’œuvre. Cette « fulgurance », qui n’en demeure pas moins polysémique, rend ainsi facile et possible sa reproduction par tout un chacun.

Combinant divertissement et destruction massive, la vidéo Hard Rain engage le spectateur dans un espace ambivalent et dans un processus de suspens. Le bombardement continu de plus de trois mille jeux de fléchettes nous rappelle peu à peu la vue d’un champ de fleurs, mais à mesure que les formes et couleurs vives s’accumulent, impactant la surface de manière répétée et agressive, l’image poétique se transforme en un commentaire écologique. Tel un bouquet funéraire déposé sur le champ de bataille, l’accumulation devient le symbole esthétique de la dévastation de la nature. La vidéo Hard Rain de Benjamin Sabatier fut tournée en 2008, il a reçu le soutien du MAK à Vienne et de la galerie Jérôme de Noirmont (Paris).

Benjamin Sabatier, Hard Rain, 2008, vidéo 9’20. Courtesy de l’artiste et du MAK, Vienne.

TOMÁS SARACENO

Après avoir obtenu son diplôme d’architecture à l’Universidad Nacional de Buenos Aires en Argentine, Tomás Saraceno (né en 1973 à Tucuman, Argentine, vit et travaille à Berlin, Allemagne) a poursuivi un troisième cycle en art et architecture à la Escuela Superior de Bellas Artes de la Nación Ernesto de la Carcova, Buenos Aires (2000) puis à la Staatliche Hochschule für Bildende Künste – Städelschule – Francfort am Main (2003).

L’œuvre de Tomás Saraceno pourrait être considérée comme une recherche en cours, nourrie par les mondes de l’art, de l’architecture, des sciences naturelles et de l’ingénierie ; ses sculptures flottantes et installations interactives proposent et explorent de nouvelles façons, durables, de se mouvoir, d’habiter et de percevoir notre environnement, vers un devenir aerosolaire.

Le nouveau projet Aerocene de Tomás Saraceno nous invite à penser à de nouvelles façons de détecter la circulation de l’énergie et des ressources, vers un nouvel imaginaire thermodynamique, recadrant activement les éthiques matérielles et politiques de nos modes contemporains de déplacement, logement, et d’être-ensemble, ici sur Terre. Il poursuit la vision de Cloud Cities, engagement antérieur de Tomás Saraceno. Pour COP21 Paris, l’artiste présentera Aerocene au travers d’une installation sculpturale spectaculaire sous la nef centrale du Grand Palais. Au palais de Tokyo, un colloque sera organisé, et une série d’actions et de performances collectives, sur la base de principes de collaboration « open-source », aura lieu dans divers lieux.

Tomás Saraceno, Critical phase transitions / Air-Port-Cities-Cloud-City, Atelier Calder, Saché, France, 2010 © Studio Tomás Saraceno.

TARYN SIMON

L’œuvre de Taryn Simon (née en 1975 à New York City, où elle vit et travaille) est le résultat d’un processus de recherche et d’investigation rigoureux, centré sur la structure et le poids du secret, ainsi que sur la précarité des mécanismes de survie. Mêlant photographie, texte sculpture, performance et graphisme, sa pratique multidisciplinaire traite de la production et de la circulation de la pensée comme des politiques de représentation.

Illuminated Wind Turbine s’inscrit dans la perspective du Grand Paris pour y incarner le symbole même de la « troisième révolution industrielle » : l’éolienne. Illuminée par des centaines de lampes LED dans la « Ville Lumière », cet objet technique s’impose par lui-même, en écho au symbole d’une autre révolution industrielle : la tour Eiffel. Le futur et le passé entreront en collision dans ce décor urbain, invoquant l’histoire, la préservation et le passage du temps.

Illuminated Wind Turbine prend place dans notre vie quotidienne et engage le dialogue avec les énergies renouvelables, au cœur même du Grand Paris. Le basculement artistique s’opère autant par l’illumination que par le simple mouvement de l’objet au cœur de la cité. L’éolienne, illuminée, questionne notre comportement, tant local que global, par sa présence architecturale et sa situation géographique. Cet acte de rupture visuelle apparaît stratégique, nous invitant à considérer nos moyens d’actions pour changer nos comportements et créer des possibilités pour le futur.

Taryn Simon, Illuminated Wind Trubine, projet (vue d’artiste).© Taryn Simon Studio, Galerie Almine Rech, Paris / Bruxelles & Artists 4 Paris Climate 2015.

JEAN-LUC VILMOUTH

Si l’art minimaliste et conceptuel de la scène anglaise influence les débuts de Jean-Luc Vilmouth (né en 1952 à Creutzwald, France, vit et travaille à Paris), son travail porte aujourd’hui l’accent sur le lien : entre l’habitat et ses occupants, entre la nature et l’architecture, entre les hommes eux-mêmes. Investissant les lieux publics, cafés, musées ou paysages naturels, il augmente, ajoute, décale, déplace les objets et retisse grâce à eux un lien perdu ou distendu.

À deux pas d’une forêt historique et en pleine cité, une communauté d’abeilles s’installe dans sa Tour de Miel spécifiquement conçue pour elle. Dans ce lieu singulier, un « ascenseur » permet aux abeilles de se rendre dans leurs appartements. Créée par Jean-Luc Vilmouth, la Tour de Miel attire notre attention sur la nécessité de se retrouver autour de fondamentaux : une communauté humaine se constitue autour du miel que les abeilles produisent. Les abeilles se retrouvent ainsi au cœur d’un jardin partagé qu’elles se réapproprient autant que les habitants du quartier. Un Café Miel, en forme d’étamine de fleur, ouvert à tous, est créé, puis donné en gestion à une association. On y propose de venir y déguster la production des abeilles autour d’un café ou d’une part de gâteau au miel... et de vivre ainsi la communauté autrement.

Jean-Luc Vilmouth, Honey Tower, 2009/2011, Kashiwa-no-ha, bois, feuilles d’or, verre, abeilles, miel (hauteur 3,5 m). © Jean-Luc Vilmouth.

 

12, Place du Panthéon, Aile Soufflot - RDC

75005 Paris

Ouvert du lundi au vendredi de 10h à 18h

et le samedi de 10h à 17h

Contact - 01 44 07 84 29

sorbonneartgallery@univ-paris1.fr

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